Il n'était pas rare que Gwen soit levée aux aurores, même si elle occupait le rôle de reine depuis plusieurs années à présent certains réflexes de son ancienne vie restaient. Alors elle qui s'était levée de si bonne heure pendant de nombreuses années, avait à présent du mal à dormir trop longtemps. Mais elle ne souhaitait déranger d'avantage ses servantes - si celles-ci savaient que la reine se levait tôt, elles seraient obligés de se lever encore plus tôt pour pouvoir offrir le petit-déjeuner en temps et en heure - Mais ceci c'était encore autre chose, Guenièvre ressentait une certaine culpabilité à manger autant, alors que la plupart des habitants de la basse-ville n'avait qu'un morceau de pain pour toute la journée. Et elle ne pouvait décemment pas se plaindre, les nobles ont été servis ainsi depuis la nuit des temps et se plaindre, ne ferait que rappeler à certains qu'elle n'est pas de sang royal. « Oh ciel la reine ! Madame, je vous envoi tout de suite quelqu'un pour habiller et vous apporter votre petit-déjeuner. » A quelques mètres d'elle, Guenièvre rencontra l'une des servantes, elle sourit aimablement et la rattrapa en quelques enjambées, lui attrapant doucement les mains. « Je vous remercie, ce n'est pas la peine. Je mangerais et m'habillerais à l'heure convenue.» Elle expliqua à la jeune femme qu'elle souhaitait seulement se balader pour profiter du calme du château à cette heure-ci. La servante acquiesça et repartis à son travail. Gwen savait qu'elle n'était pas appréciée de tout les nobles et des rois d'autres royaumes, mais elle savait que ses anciennes collègues - et certaines amies - appréciaient de l'avoir pour reine.

Les couloirs étaient encore - pour la plupart - plongés dans le noir, ou alors seulement une torche sur six étaient allumées. A l'autre bout du couloir - dans l'angle - Guenièvre cru y voir une projection de lumière plus importante. Elle s'approcha et parvint à entendre des voix. « Cette partie du château est interdite d'accès, dégagez.» Au fur et à mesure qu'elle avançait, Gwen devina que le garde parlait probablement du couloir qui menait à la salle des trésors. Ce couloir était constamment gardé et seul Arthur avait l'autorisation de s'aventurer ici - comme partout dans son château - Gwen arriva à l'intersection et aperçut la personne à qui le garde venait de refuser l'entrée; c'était Samantha, la fille -venu du futur- d'Arthur. « Excusez-moi, savez-vous à qui vous parlez ainsi ?» Le garde se tourna vers le reine, prêt à riposter - n'imaginant pas une seule seconde que Guenièvre puisse être debout à cette heure-ci - Il bafouilla quelques mots incompréhensifs. « Il s'agit de la fille du roi, et je ne suis pas sûre qu'il apprécierait d'apprendre comment vous avez parler à sa fille.» Le garde se confondit en excuses et Guenièvre finit par hocher la tête. Elle s’avança vers Sam et lui attrapa le bras, ensemble elles remontèrent le couloir opposé au garde. « Comment se fait-il que tu sois réveillée aussi tôt ?» L'une des choses qu'elle appréciait avec Sam, c'est qu'elle pouvait librement parler sans prendre attention aux convenances.

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Encore pas très loin derrière elles, Guenièvre entendit le garde se confier à un autre garde, elle ne pouvait entendre que certains mots, mais il était évident que le garde n'avait pas apprécié la façon dont Gwen lui avait parlé, lui qui était déjà garde alors qu'elle n'était encore qu'une servante. Gwen n'était pas médisante ou quoi que ce soit, mais ce genre de réflexions pouvaient la blesser, alors dans un coin de sa tête, elle se promit de parler de cette petite intercalation à Arthur. Elle redevint attentive à ce que disait Sam, Gwen ne put s'empêcher de lâcher un petit rire, elle aimait vraiment la fraîcheur de Sam et même si elle n'avait aucune idée de ce que pouvait être une montre ou un réveil ou bien un gsm, elle ne fit aucune remarque. Bien qu'elle est l'esprit ouvert, certaines choses venant du futur étaient inconcevables pour la jeune reine. « Il y a un cadran solaire dans la cour, et je pense qu'il n'est pas loin de six heures du matin.» Guenièvre pouvait avoir une idée de l'heure qu'il était, puisqu'elle s'était levée comme un automatisme, et donc probablement à l'heure où elle avait l’habitude de se lever lorsqu'elle était servante, et cela faisait bien plus d'une heure que Gwen traînait dans les couloirs donc par déduction il devait être six heures.« J'ai toujours été matinale, c'est un luxe de pouvoir dormir le matin, et je ne suis pas encore tout à fait habituée à celui-ci.» Gwen sourit chaleureusement à la jeune blonde. « Oh et pour que tu saches, le couloir là-bas, c'est celui qui mène à la salle du trésor. Personne sans papier officiel signé par Arthur ou avec Arthur lui-même, ne peut y accéder, mais je suis sûre que ton père sera ravi de t'y emmener si tu lui demande et ça clouera le bec à ce garde malpoli.» Guenièvre se permit un clin d'oeil à l'encontre de la sa belle-fille.

Elles arrivèrent au niveau des escaliers, Guenièvre s'arrêta quelques secondes, réfléchissant à quelque chose. « As-tu déjà pris ton petit-déjeuner aux cuisines ?» Il arrivait que par moment, Gwen descende aux cuisines pour y manger un petit bout avec ses anciennes collègues. Ainsi elle ne mangeait que ce qu'elle avait besoin et n'avait pas à gâcher le festin qui lui était normalement prévu. Et puis, Gwen aimait l'ambiance des cuisines le matin, ça sentait bon et les servantes n'étaient pas encore trop fatiguées, donc elles étaient généralement de bonne humeur et ravie de recevoir Gwen - comme une amie et pas comme la reine - Mais c'était le genre de choses qu'Arthur n'appréciait pas, cela encourageait d'avantage les ragots sur Gwen et son "non-sens" de la royauté. Mais Gwen préférait mille fois prendre son petit-déjeuner entourée que seule dans ses appartements

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Lorsque Samantha mentionna sa mère, Gwen resta silencieuse. Bien sûr, elle se posait un millier de questions à propos de cette femme, mais elle se disait que moins elle en savait sur cette femme, plus elle prétendre qu'elle existait pas - du moins pour elle - Bien évidemment cela faisait mal, mais Guenièvre avait pardonné à Arthur comme lui, lui avait pardonné son écart avec Lancelot, bien que selon elle c'était deux choses différentes, elle n'avait jamais mis au monde l'enfant de Lancelot, mais comme souvent Gwen garde ce genre de pensées pour elle-même ou alors elle les confie à Aélis - sa servante, amie et confidente - mais pour rien au monde, elle ne voudrait blesser Arthur avec ce genre de pensées. Gwen sourit plusieurs fois aux paroles de Sam, elle ressemblait tellement à Arthur, lui aussi s'amusait de temps en temps à remettre les gardes à leur place. Si ces deux-là décident d'aller jusqu'à la salle du trésor, il est sûr que le pauvre garde risque de bien comprendre la leçon. « Oui, je suis bien d'accord. C'est bien triste de devoir manger un grand repas toute seule dans ses appartements. Et je suis sûre que tu vas adorer l'ambiance dans les cuisines.» Guenièvre avait une tendresse toute particulière pour les cuisinières, généralement c'était les plus vieilles des servantes qui se retrouvaient à ce poste - puisque cela demande beaucoup moins de marche que pour les plus jeunes servantes, qui courent à droite et à gauche dans tout le château - et les cuisinières, pour Gwen, certaines d'entre elles sont la figure maternelle qu'elle a perdu trop tôt.

Sur le chemin menant aux cuisines, Guenièvre tenta de sourire à toutes les servantes et les valets qui croisèrent leur chemin, mais la plupart se contentèrent de baisser la tête. Gwen écouta attentivement Sam, et une fois de plus, ne pu s'empêcher de sourire face à la ressemblance de caractère entre la jeune fille et son père. « Tu sais, on ne peut pas vraiment leur en vouloir. Ils ont reçu une éducation noble et ils ne peuvent pas concevoir le changement. J'espère qu'avec le temps l'ouverture d'esprit d'Arthur puisse opérer sur ses sujets aussi.» Les deux jeunes femmes arrivèrent en cuisine, et à peine Guenièvre eu-t'elle passer le seuil, que l'une des cuisinières pris la parole. « Gwen ! C'est le genre de tenue que seul le roi est autorisé à voir.» Helvide, elle était l'une des responsable en cuisine, et elle avait toujours soutenue et aider Gwen a traversé les épreuves au cours de sa vie, c'était aussi une très bonne amie de son père. Guenièvre se contenta de lever les yeux au ciel, certes elle était encore en pyjama mais il n'y avait rien de choquant dans sa tenue, et puis elle savait que venant d'Helvide ce n'était qu'une blague grivoise de plus. Et oui dans les cuisines, on était bien loin des convenances dû aux nobles, et ce que Guenièvre aimait, cette ambiance détendue. « Helvide, je te présente Samantha, la fille d'Arthur. J'apprécierais donc que tu laisses tes plaisanteries grivoises pour un autre jour.» Gwen s'avança vers Helvide pour lui faire un câlin amical, avant d'aller s'asseoir sur la grande table des cuisines. « Alors Sam, de quoi as-tu envie ?»

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Guenièvre s'esclaffa, même si elle n'avait aucune idée de ce que pouvait bien être mcdo, elle avait connaissance des talents culinaires inexistants d'Arthur. C'est Merlin qui en avait des histoires à raconter sur la maladresse du roi avec tous ce qui s'approchait de près ou de loin de la cuisine.« Tu devrais raconter cela à Merlin, je suis sûre que vous auriez beaucoup à échanger tout les deux.» Le visage de la reine se referma légèrement lorsqu'elle entendit sa belle-fille dire que les différences financières n'avaient pas grandement changé à son époque. Si Gwen se gardait bien de poser des questions sur le futur, elle fut chagrinée d'entendre ceci. Installée à la table des cuisines, Guenièvre se décrispa, l'ambiance qui régnait ici la rendait toujours de bonne humeur, et elle se sentait soulagée, entourée de ses amies. Gwen reporta son attention sur Samantha et pu facilement deviner des sanglots dans ses yeux, elle posa alors sa main sur celles de la jeune blonde. « Ta famille te manques, hein ?» Gwen pouvait le deviner, arrivé dans une autre époque et sans repères, on devient vite perdue et même si Sam s'intégrait plutôt bien à Camelot, il n'était pas étonnant qu'elle soit quelque peu triste. Guenièvre avait ce même regard attristé lorsqu'elle se rendait sur la tombe de ses parents et plus particulièrement de son père - dont elle avait été très proche - mais heureusement pour elle, elle avait toujours Elyan avec qui partagé cette douleur. Gwen sourit sincèrement à sa belle-fille, elles allaient avoir un copieux petit-déjeuner et tout irait mieux. « Pain perdu ? Eh bien je suppose que si tu donnes les ingrédients à Helvide, elle est capable de t'en faire. C'est une vraie magicienne.» « Voilà bien une chose à ne pas dire à la fille du roi.» Guenièvre s'esclaffa avec son amie, c'était bien évidemment une façon de parler, Helvide n'avait aucune magie en elle, elle était juste douée pour la cuisine. Et puis Arthur n'était pas comme Uther, certes la magie n'était pas appréciée au sein de Camelot, mais Arthur ne mettrait jamais personne sur le bûcher juste parce qu'il possède de la magie - peut-être l'exil mais jamais la mort -.

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Guenièvre pouvait aisément deviner que Samantha essayait de prendre sur elle pour ne pas craquer, elle-même le faisait souvent et savait que dans ces moments-là il fallait mieux changer de sujet. Et puis si elle continuait sur ce chemin, elle allait finir elle aussi par pleurer en repensant à ses parents, et ce n'était pas dans les habitudes de Gwen de se laisser aller aux sanglots devant du monde. Une des commis aux cuisines vint déposer deux coupes en face de Gwen et Sam, un jus de baies bien frais, tout ce que Guenièvre aimait. Cependant elle remarqua que les coupes étaient en argent, le genre de coupes qu'on sert aux banquets ou aux royaux, et si Gwen se donnait la peine de descendre aux cuisines, c'était pour oublier un instant son titre de reine. Cependant elle n'allait pas en tenir rigueur à la jeune servante, probablement nouvelle et un peu interloquée de voir la reine et la fille du roi dans les cuisines pour prendre leur petit-déjeuner. Alors Gwen se contenta de la remercier et pris une gorgée du jus. Tout en écoutant les paroles de Samantha, celle-ci venait tout juste de dire qu'elle connaissait elle-même des personnes pratiquant la magie. Guenièvre resta quelques secondes bouche bée, ne sachant quoi répondre, elle rencontra le regard effaré d'Helvide et prit une profonde respiration avant de prendre un ton sérieux face à sa belle-fille. « Sam, moi-même je ne suis pas contre la magie, enfin pas entièrement, mais pour ta propre sécurité et surtout celle du royaume, je te conseille vivement de ne pas faire entendre que tu connais des personnes capables de magie.» Elle ponctua sa phrase d'un léger sourire. Son but n'étant pas de donner des ordres à sa belle-fille ou même de lui faire peur, mais venant d'une autre époque, peut-être ne comprenait-elle pas la sensibilité du sujet au sein de Camelot, surtout que pour beaucoup de citoyens, la magie n'avait pas de bons côtés, cela les rendaient faibles. Évidemment pour la population de Camelot, la magie c'était Morgana et cele n'avait rien de bon. Guenièvre elle-même était souvent effrayée lorsqu'elle entendait parler de son ancienne maîtresse. Elle sortit de ses pensées, et sourit à Samantha. « Bon alors, qu'est-ce que le pain perdu ?»

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Décidément Samantha lui rappelait que trop bien Arthur, obstinée tout comme lui.« Ce n'est oas le question, je suis sûre qu'il existe de bons sorciers mais parler de magie à Camelot et surtout avec des idées aussi arrêtées que les tiennes, ce n'est pas bien vu, même pour la fille du roi.» Guenièvre ne cherchait pas à être sévère ou stricte, elle comprenait les paroles de Sam mais rien qu'à en juger par certains regards des cuisinières, ce n'était pas une bonne idée de parler magie au sein du château. Il est vrai que cette méfiance envers la sorcellerie avait toujours existé aussi loin que Gwen pouvait s'en souvenir mais les agissements de Morgana avait - pour certains - transformé cette méfiance en pure haine. Il était mieux de clore le sujet dès à présent avant que cela ne remonte aux oreilles d'Arthur. Attrapant une pomme, elle se mit à écouter attentivement Samantha, qui indiquait la marche à suivre pour la recette du pain perdu à Helvide. Elle mangea sa pomme petits morceaux par petits morceaux, il y a encore quelques années, Gwen n'avait pas toujours l'occasion d'avoir un petit-déjeuner, alors aujourd'hui même si elle bénéficiait des plus beaux festins dès le petit matin, elle se contentait la plupart du temps d'un fruit et d'un jus. Alors qu'Helvide exécutait la recette de la jeune princesse, l'odeur du pain perdu emplit la pièce. Gwen sourit « Calorique tu dis, c'est le genre de nourriture que les chevaliers vont apprécier.» Guenièvre revoyait les chevaliers de Camelot au dernier banquet et notamment son frère, Elyan, qui avait presque dévoré un cochon à lui tout seul. Heureusement qu'ils avaient les entraînement quotidiens pour éliminer les calories. Lorsque Helvide déposa le plat contenant les parts du pain perdu, gwen se servit une seule petite part. Elle voulait faire plaisir à Samantha en goûtant sa recette, mais elle n'était pas du genre a manger beaucoup au matin. Alors qu'elle venait d'avaler sa première bouchée, Guenièvre vit apparaître Mordred. Elle baissa rapidement les yeux sur sa tenue et ensuite rencontra le regard d'Helvide, celle-ci hochait la tête frénétiquement comme pour dire je t'avais prévenue. Cependant Gwen se ressaisit, elle avait sur elle trois couches de vêtements - certes c'était ses vêtements de nuit mais elle n'était nue pour autant - .« Sir Mordred, vous arrivez juste à temps pour goûter la recette de la princesse.» Guenièvre n'avait pas remarqué le changement d'humeur de sa belle-fille, elle n'avait aucune idée de l'animosité que Sam avait envers Mordred, c'est donc tout naturellement qu'elle proposa au jeune chevalier de se joindre à elle pour goûter le pain perdu.

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